Il fait un peu frais ce matin
sous les noisetiers.
Des restants de lune
s'égouttent le long des feuilles.
Les gitans de passage
En feront des bagues et des colliers
Que je mettrai un soir
Pour m'éloigner lentement sous la pluie
A l'endroit des couleurs
Et des herbes semées.
Je prendrai le chemin
Qui mène à la déraison.
J'avancerai plus loin que les gares
Aux abords des cimetières
Et des champs labourés.
J'imaginerai alors la mer
Couverte d'aube
Et la vague nouvelle
Comme une femme qui revient.
Je serai vêtue de parfums
dérisoires
Et il n'y aura plus rien que le bruit des
saisons.
Apprivoise-moi
Pour que la vie soit encore
Une promenade fréquentable.
Il fait un peu frais ce matin
Sous les noisetiers.
J'aime à être là,
A mâchonner le silence
Comme des feuilles de thé
vert.
O. Collin
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