Femmes, ne criez pas !
Valsez sur l'eau dormante
Sur l'eau bleue des ravins
Sur l'eau des orages.
Aujourd'hui le glas sonne
Comme coq en basse-cour,
Femmes,
Rentrez vos seins et vos dentelles
Et surtout ne criez pas !
La mort trafique en maraude
Et se balance
Au milieu des moucherons
Pendue à cette potence
Comme dans François Villon !
Femmes,
Murmurez des mots d'arbres
de rivières
Murmurez des mots arrachés à vos forêts,
à votre enfance,
à vos rêves
Fredonnez des mots de neige et de pluie
de pomme et de vin.
Mais surtout ne criez pas !
Habillez-vous de parfums ambrés
de colliers de mûres sauvages
et de piments colorés
et chassez les sorcières
aux abords des bergeries.
Que vos sourires soient canailles
et vos cheveux emmêlés.
Aujourd'hui le vent du cacao
farde d'ocre les seins des jeunes filles
et fait perler les fronts,
comme la tremblante écume
d'une jument sauvage.

O. Collin

 

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